L'agriculture joue un rôle important dans l'économie du district d'Iringa. Le secteur emploie environ 73 % des personnes économiquement actives et génère près de 99 % du PIB de la région rurale d'Iringa.
Les femmes fournissent 70 à 80 % de la main-d'œuvre agricole dans le district et produisent plus de 80 % des aliments de base. Cependant, les normes sociales et l'environnement politique ne permettent pas aux femmes de tirer des bénéfices économiques de ces activités.
Les objectifs de BKF sont les suivants :
1/optimiser l’autonomie des femmes par la transmission du savoir-faire
Les pratiques culturelles marginalisent également les femmes dans les conditions de prise de décision, d'accès et d'utilisation des ressources telles que l'eau et la terre. Elles ne sont pas à même de prendre des décisions majeures sur l'utilisation des ressources productives en raison du manque de ressources financières, de l'absence de marchés et du faible accès à des informations fiables sur les pratiques. BKF souhaite contribuer à faire évoluer ce contexte défavorable aux femmes en les employant en priorité au sein de l’équipe agricole : En les rémunérant et en leur apportant un savoir-faire sur des pratiques agricoles écologiques, BKF poursuit son objectif de permettre aux femmes d’acquérir davantage d’autonomie. BKF contribue ainsi à la stabilité familiale via l’indépendance matérielle des femmes parfois marginalisées en raison de l'oppression et de la violence qu’elles subissent.
2/diversifier les cultures et favoriser la production et la consommation locales
Pour ce faire, BKF a financé l’acquisition de 10 parcelles de terres agricoles d’une superficie totale de 10 acres, soit 4 hectares de terrains exploitables, dans le quartier de Kalenga situé dans le district rural d’Iringa. Une équipe d’ouvriers agricoles permanents travaillent sur ces terres où sont plantés des bananiers et des taros (racine proche de la patate douce).
BKF a également acquis 22 acres de terrain (9 hectares) pour l’exploitation de l'avocat afin de permettre à l'organisation d'obtenir un revenu grâce à la vente des fruits pour répondre à ses missions.
Le choix de ces cultures s’est effectué en fonction et pour les raisons suivantes :
3/Avoir des pratiques écologiques adaptées aux cultures
Les pratiques agroalimentaires employées par BKF doivent en outre contribuer à la préservation des ressources naturelles en limitant les impacts environnementaux et de la biodiversité en respectant les milieux naturels et les différentes formes de vie.
Actuellement, BKF n’utilise aucun engrais chimique mais exclusivement un engrais organique, le lisier, qui est un mélange de déjections animales et d’eau. Il possède l’avantage d’être rapidement assimilable par les plantes afin de ne pas faire peser de risques sur l’environnement s’il n’y a pas d’excédents. L’azote qu’il contient sous la forme organique et sous la forme ammoniacale est rapidement assimilable par la plante.
Ainsi, par ces pratiques agricoles d’exploitation couplé à un circuit court de distribution (fermiers et population locale, marchés…), BKF privilégie la qualité et la fraicheur des aliments produits sans surcoût ajouté au prix de vente.
4/Transmettre ces pratiques aux populations des alentours
L’équipe agricole de BKF souhaite transmettre son savoir-faire, à la fois aux jeunes femmes qu’elle souhaite recruter en vue de contribuer à leur autonomisation, mais également aux agriculteurs locaux afin que ceux-ci puissent augmenter leur propre productivité et, par conséquent, qu’ils puissent réduire leurs achats de denrées alimentaires sensibles aux aléas des marchés. A terme, il s’agira d'augmenter la production agricole et d'améliorer le niveau de vie des villageois.
5/Se former en équipe afin de développer des pratiques améliorées basées sur une culture commune
Les pratiques employées par BKF sont issues du savoir-faire et de l’expérience de notre équipe d’agriculteurs locaux, soucieuse de préserver les ressources naturelles ainsi que les intérêts des villageois autour d’un système vertueux qui intègre : des méthodes agronomiques respectueuses de l’environnement, une diminution du prix des denrées, la production d’aliments sains et produits dans le respect de l’homme, de la biodiversité et du rythme de la nature.
BKF participe ainsi à la lutte contre les pollutions et les risques de l’agriculture industrielle. Il favorise une gestion responsable et partagée des biens communs.
L’équipe agricole a bénéficié d’une formation de 5 jours à l’agroécologie auprès de SAT, Sustainable Agriculture Tanzania, axée sur l’utilisation des techniques améliorées de production et d'utilisation de biofertilisants et de bio-pesticides avec des matériaux disponibles localement et à faible coût. Cette formation leur a enseigné les procédés et l’intérêt de la régénération de la fertilité biologique en vue de la production viable d'aliments sains, abordables pour les consommateurs et rentables pour les agriculteurs.
L’équipe de BKF s’engage pour bénéficier du label BIO à terme.
Cette activité s’intègre dans le pôle « agricole-piscicole » de BKF qui a un double objectif :
